Un objet du musée...
EUDIOMÈTRE DE VOLTA ayant appartenu à Gay-Lussac (1800-1805)
 
Synthèse de l'eau H2O

 
Description
Il est composé d'un cylindre (t) en verre épais, terminé par des viroles à robinet (r et r’) et surmonté d'une petite cuvette. A la virole supérieure, on trouve en (o), une courte tige métallique terminée par deux petites boules, semblable à celle du pistolet de Volta.  
Le cylindre repose sur un pied en forme d'entonnoir. 
 
Expérience
 
On place le tube dans une cuve à eau afin de le remplir entièrement d'eau. Puis, le robinet supérieur étant fermé, on y introduit sous l'eau des volumes égaux de dihydrogène et de dioxygène, mesurés dans un tube gradué. On ferme le robinet (r’). On relie la virole supérieure à la terre et on approche de la tige (o) une bouteille de Leyde chargée ou le plateau d’un électrophore chargé. Une étincelle jaillit et provoque l’inflammation explosive du mélange gazeux. On ouvre à nouveau le robinet (r’) et on constate que le niveau d’eau s’est alors élevé dans le tube. On en déduit qu’une partie du mélange initial n’a pas réagi. 
On ferme le robinet (r’) puis on ouvre le robinet (r) afin que le gaz restant gagne le tube (T). On ferme ensuite le robinet (r), on dévisse le tube (T), et, le fermant avec le pouce, on le transporte dans la cuve à eau. On constate que le gaz restant occupe un volume quasiment égal au quart de celui du mélange introduit. On bouche le tube (T) et on le renverse. On y glisse très rapidement à l’intérieur une bûchette incandescente ; on constate que la flamme est ravivée sans qu’il n’y ait aucune explosion. On en déduit que le gaz restant est du dioxygène. On conclut qu’un volume double de dihydrogène a réagi avec un volume de dioxygène, c’est-à-dire qu’une molécule d’eau compte deux fois plus d’atomes d’hydrogène que d’oxygène. 
 
Bien entendu, on retrouve ces proportions 2 et 1 entre dihydrogène et dioxygène dans l’équation de réaction de synthèse de l’eau, qui s’écrit : 2H2 + O2 = 2 H2O  
Gay-Lussac utilisa ce modèle d’eudiomètre afin de déterminer la formule de l’eau ainsi que la composition de l’air. Il le perfectionna en y adjoignant une soupape au niveau de la virole inférieure, ce qui permettait de diminuer les fuites de gaz au cours des transvasements.